Le continent est même devenu le lieu des chocs les plus frontaux : entre le rythme saisonnier de l’univers villageois et la frénésie sans répit de ses villes, entre la sphère rassurante de l’univers traditionnel et les aspérités de l’individualisme montant, entre une économie régulée par des ressources limitées et les désirs infinis nés de la société de consommation.
Pour l’Africain comme pour l’entrepreneur en Afrique, le défi est constant : s’adapter aux changements, tout en préservant son ancrage.
Tout au long de son histoire, IPS (WA) s’est attachée à trouver un équilibre entre les différents mondes que ses activités l’ont amené à côtoyer. Qu’elle ait été confrontée à l’univers des villages reculés de la Côte d’Ivoire ou à celui des techniciens ultra spécialisés de la centrale d’Azito à Abidjan, l’Institution a montré le souci constant de faire converger les intérêts de trois groupes parfois éloignés les uns des autres : son personnel dont elle doit développer les compétences, les communautés locales au sein desquelles elle opère et dont elle cherche à améliorer la qualité de la vie et enfin, les actionnaires, dont elle doit préserver les intérêts.
Mais IPS (WA) a trouvé son chemin en sachant à la fois humer l’air du temps et approfondir son expertise. La ligne de fond qui a conduit son action est claire, logique, fondée.
Ainsi, lorsqu’il a été opportun d’assurer le conditionnement des fruits de la terre, l’Institution a misé sur l’emballage. Ensuite, lorsque l’heure est venue de transformer les fruits de la terre, elle s’est lancée dans l’agro-industrie. Et lorsqu’il a été temps de donner à l’économie les moyens d’une nouvelle expansion, elle s’est ouverte à l’horizon plus large des infrastructures et plus particulièrement, de l’énergie nécessaire à l’industrialisation.
Chaque fois que cela a été possible, IPS (WA) a tenté de jouer un rôle de précurseur.
Cela a été vrai pour l’emballage avec le jute et le développement de l’emballage rigide comme les préformes ou les bouchons destinés aux boissons gazeuses. Cela a été également vrai pour le travail du métal dont IPS a initié la transformation en Côte d’Ivoire. En lançant Cajou des Savanes en 2014, IPS (WA) vient d’endosser un nouveau rôle d’initiateur. L’Institution veut défricher la voie d’un décollage industriel pour ce secteur prometteur dont l’Etat ivoirien lui demande d’accompagner le développement de la filière dans le pays.
Mais IPS (WA) ne s’est jamais contentée de lancer un projet, sans s’assurer de sa viabilité et de sa pérennité. Le meilleur exemple de la persévérance d’IPS (WA) ces dernières années est la SN SOSUCO. Rachetée aux côtés de l’Etat burkinabé par IPS en 1998 et rebaptisée la Société Nouvelle-Société Sucrière de la Comoé, elle n’a cessé d’être confrontée à des difficultés majeures qui ont parfois menacé sa survie. Mais l’importance que revêt cette société pour la région de la Comoé en termes d’emplois et de développement, a imposé à chacun, dirigeant, personnel, coupeur de cannes, mais également actionnaire, de poursuivre l’effort jusqu’à l’assainissement de la structure.
L pour leader, E pour engagement, A pour amélioration permanente, D pour diversité, E pour éthique et R pour responsabilité. Les mots choisis par le personnel d’IPS (WA) pour définir les valeurs de l’Institution n’ont pas été choisis par hasard : LEADER oblige chacun à oser se lancer mais également à rester dans la course. LEADER est une injonction qui suppose le développement, mais également la pérennité.
Ce livre est là pour tenter de refléter ce cheminement.
En se voulant bel objet, il veut remercier tous ceux qui ont participé à l’accomplissement de la mission d’IPS (WA), qu’ils aient été ou soient dirigeants, employés, ouvriers ou agriculteurs.
« IPS (WA) : 50 ans de développement industriel en Afrique de l’Ouest »
Mahamadou Sylla,
Directeur Général